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Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont découvert des altérations des bactéries intestinales et des acides biliaires sanguins chez des femmes atteintes de fibromyalgie associées à la sévérité de leurs symptômes, et identifient une signature biologique qui pourrait faciliter le diagnostic.

Notre intestin abrite une myriade de micro-organismes, bactéries, virus et champignons, qui sont pour la plupart inoffensifs pour nous et même importantes pour notre santé. Ainsi, de nombreuses recherches ont été effectuées sur ces habitants silencieux ces dernières années, et il devient évident que plusieurs conditions médicales sont en lien avec une composition altérée de ce microbiote intestinal. Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (ou MICI), le diabète, l'obésité, certains types de cancer et même l'anxiété et le trouble du spectre de l'autisme (TSA) seraient de fait susceptibles de trouver leur origine dans une altération de la composition de ce microbiote. Depuis plusieurs années, des chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (Canada) s’intéressent plus précisément à l’impact de cette flore intestinale chez les femmes atteintes de fibromyalgie. Touchant entre 1,4 et 2,2 % des Français et majoritairement des femmes, la fibromyalgie est un syndrome qui cause de la douleur, de la fatigue et des difficultés de concentration et d’attention. Mal comprise, la maladie est incurable et difficile à diagnostiquer.

Reposant sur des critères cliniques en constante évolution, le diagnostic de la fibromyalgie reste difficile à poser, d’autant qu’aucun biomarqueur (caractéristique mesurable avec précision, utilisée comme indicateur d'une maladie ou de l'action d'un médicament) n’a pour le moment été identifié. Comme l’explique l’Inserm, « les résultats des études d’imagerie cérébrale qui ont été réalisées jusqu’à présent sont très variables et ne permettent pas d’aider au diagnostic. » Après avoir montré pour la première fois, en 2019, que la fibromyalgie était liée à des altérations du microbiome intestinal, cette équipe de chercheurs a franchi une étape majeure vers une meilleure compréhension de l'association entre les bactéries intestinales et le syndrome. Dans une nouvelle étude, ils présentent la première preuve que les patients atteints de fibromyalgie présentent différentes quantités et espèces de bactéries intestinales métabolisant la bile, ainsi que différentes concentrations d'acides biliaires dans le sang, par rapport aux personnes en bonne santé. Publiés dans la revue scientifique PAIN, ces résultats montrent également que certaines de ces différences sont corrélées à la sévérité des symptômes.

Une signature caractérisée par une composition unique d'acides biliaires

L’équipe scientifique estime que « ces résultats ouvriraient la voie au développement d'outils diagnostiques et thérapeutiques pour les personnes souffrant de fibromyalgie. » Sécrétés par le foie, les acides biliaires aident l'organisme à digérer les huiles et graisses, mais exercent également de nombreuses activités biologiques dans d'autres systèmes de l'organisme. Une fois métabolisés dans l'intestin, ils sont recyclés dans le foie et le sang et deviennent des acides biliaires secondaires. Dans cette étude, comparant 42 femmes en bonne santé avec 42 femmes atteintes de fibromyalgie, les chercheurs ont observé que les bactéries métabolisant la bile qui étaient plus abondantes dans l'intestin n'étaient pas identiques dans les deux groupes : les femmes atteintes de fibromyalgie présentaient des altérations significatives de leur concentration sérique d'acides biliaires secondaires. « Le changement des acides biliaires observé est suffisamment distinct pour être utilisé comme signature biologique efficace pour détecter les personnes atteintes de fibromyalgie. C'est un pas en avant important, étant donné que le diagnostic de la fibromyalgie est souvent un long processus. », explique le Dr Amir Minerbi, co-auteur principal de l'étude.

En utilisant l'intelligence artificielle, l'équipe scientifique a également découvert que la présence de six acides biliaires secondaires spécifiques était suffisante pour prédire avec une précision de plus de 90 % si un individu de l'étude souffrait de fibromyalgie. « L'apprentissage automatique et statistique nous a aidés à caractériser quelles bactéries intestinales changent en abondance et quels acides biliaires sont d'importants responsables de la maladie. », déclare le co-premier auteur de l'étude, le Pr Emmanuel Gonzalez. « Ces approches ont fourni une signature biologique précise de la fibromyalgie et, bien que notre cohorte d'étude soit petite, ces résultats sont un signe prometteur que l’IA pourrait être en mesure d'améliorer le diagnostic précis de la maladie. » Les chercheurs ont recueilli des échantillons de selles de tous les participants pour l'analyse des bactéries du microbiote ainsi que des échantillons de sang pour l'analyse des acides biliaires. Pour voir s'il y avait des associations entre les altérations biochimiques observées et la sévérité des symptômes, ils ont demandé aux participantes atteintes de fibromyalgie de remplir des questionnaires évaluant leur douleur, leur fatigue, la qualité de leur sommeil et leurs problèmes cognitifs et somatiques.

Des altérations associées à la gravité des symptômes

Les patients ont également décrit leur fonctionnement physique, leurs difficultés de travail, leur fatigue matinale, leurs raideurs musculaires, leurs symptômes d'anxiété et de dépression. Les chercheurs ont identifié un acide biliaire secondaire appelé acide alpha-muricholique qui était en moyenne cinq fois moins présent chez les patients atteints de fibromyalgie que chez les participants en bonne santé. Ils ont constaté que sa présence était négativement corrélée à la plupart des symptômes du syndrome, notamment la douleur, la fatigue, le sommeil non réparateur et les troubles cognitifs. « Si cela est corroboré, nous pourrions explorer un nouveau mécanisme potentiel impliquant un acide biliaire secondaire spécifique qui influence la douleur chronique. », notent les chercheurs. À l'aide des technologies de séquençage de l'ADN et de l’IA, l'équipe a recherché des corrélations entre les concentrations sériques d'acides biliaires et diverses variables cliniques. Les analyses ont confirmé que certaines des différences observées dans la composition du microbiome des patients et les bactéries métabolisant la bile étaient susceptibles d'être attribuées à la fibromyalgie, plutôt qu'à d'autres facteurs individuels ou environnementaux.

Par exemple, le syndrome du côlon irritable et le trouble dépressif sont courants chez les personnes atteintes de fibromyalgie, mais l’équipe scientifique a pu démontrer que les altérations des acides biliaires spécifiques associées à la fibromyalgie n'étaient pas corrélées à ces conditions. Parce que le régime alimentaire est un facteur qui influence la composition du microbiote intestinal, celle-ci a également mené des analyses sur l'apport alimentaire de chaque participant mais n'a pas trouvé de corrélation entre les nutriments consommés et les symptômes. « Nos résultats montrent une forte relation entre la composition du microbiome du patient, les acides biliaires et la sévérité des symptômes de la fibromyalgie. Comprendre le mécanisme biologique de la fibromyalgie est essentiel, car il montre que cette condition est réelle, et parce qu'il nous rapproche du développement d'un traitement efficace pour ces femmes et ces hommes qui souffrent. », concluent les chercheurs. A noter que l’origine de la douleur fibromyalgique n’étant pas connue, il n’existe pas de traitement spécifique permettant sa guérison. Le traitement vise essentiellement à soulager les symptômes, qui varient beaucoup d’une personne à l’autre. Il est donc propre à chaque patient, même si le maintien de l’activité physique demeure primordial.

Source: https://www.femina.fr/article/un-secret-de-la-fibromyalgie-decouvert-dans-le-microbiote-intestinal

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